Près d’un an après que l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, a acté le déremboursement de l’homéopathie (15 % au 1er janvier 2020, puis 0 % en 2021), la mobilisation continue en France pour défendre cette thérapeutique très appréciée et utilisée par les Français. Plus qu’une simple mobilisation pour le remboursement de l’homéopathie, cette mobilisation a contribué à l’émergence d’un mouvement réunissant patients et acteurs de la santé pour une médecine plurielle, respectueuse des malades.

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Patients et professionnels, unis pour défendre une médecine intégrative
Malgré le processus entamé de déremboursement de l’homéopathie, les acteurs de la santé (professionnels, associations et patients) poursuivent leur mobilisation en faveur d’une médecine plurielle et intégrative. Ce mouvement, qui porte progressivement ses fruits, s’est amplifié en 2018 à travers plusieurs initiatives et actions concrètes.
Notons dans un premier temps la création de collectifs et d’associations faisant la promotion de l’homéopathie et d’une médecine intégrative pour tous. Parmi lesquels, nous pouvons citer le collectif SafeMed ayant pour ambition d’inscrire l’homéopathie au centre de la médecine de demain, en plaçant le patient et sa santé au cœur du parcours de soins. Dans un autre registre, l’Union de la pharmacie pour l’homéopathie (UPHoméo) rassemble depuis mai 2019 préparateurs en pharmacie et pharmaciens qui ont fait le choix de mettre l’homéopathie dans leur pratique. Par ailleurs, l’association HoméoFrance, créée en février 2020 et constituée de 17 entités, dont le Syndicat national des médecins homéopathes Français (SNMHF). Elle vise à l’intégration de l’homéopathie dans le système de santé français, au nom de la liberté de choix et de prescription.
Parallèlement à la mobilisation du tissu associatif, les professionnels de santé et les patients se sont réunis aux quatre coins de la France autour des événements « Santé Vous Libres ! Les Rencontres de l’homéopathie » pour créer des espaces de dialogue sur la pratique de l’homéopathie en France, partager des retours d’expérience et se mobiliser en faveur du maintien du remboursement de cette thérapeutique. Ces rencontres ont réuni plus de 3 000 personnes.
Enfin, notre site internet, créé en avril 2019 pour se mobiliser en faveur du maintien du remboursement de l’homéopathie, a été le porte-voix de notre communauté en rassemblant des témoignages et en proposant des modalités d’action telles qu’une pétition réunissant à ce jour plus de 1 313 493 signataires.
Retrouvez les différentes étapes et moments forts de cette mobilisation en faveur du maintien du remboursement de l’homéopathie dans le livre « Homéopathie : Liberté Egalité Santé ! » de Valérie Lorentz-Poinsot.
Une mobilisation amplifiée par le volet politique et juridique
Des responsables politiques se sont aussi mobilisés. Ainsi, 45 députés, de tous bords politiques, ont signé en juillet 2019 une tribune, publiée dans le Journal du Dimanche, en faveur du maintien du remboursement des médicaments homéopathiques. Ces élus s’interrogent sur les véritables fondements de cette décision alors que des millions de Français affirment en constater les bienfaits et que l’argument du coût pour la sécurité sociale a largement été décrié. Des centaines de patients ont également adressé des lettres ouvertes aux responsables politiques.
En mai 2020, les sénateurs sont rentrés dans le débat. Le sénateur d’Indre-et-Loire Pierre Louault et sa collègue du Pas-de-Calais, Sabine Van Heghe, ont appelé, lors de deux questions écrites au Ministère de la Santé, à un moratoire sur le déremboursement afin d’arriver à une décision concertée qui contribuera à sauver des emplois en France et à garantir la liberté des soins.
La bataille se joue également au niveau des laboratoires spécialisés dans la production de médicaments homéopathiques. Les laboratoires pharmaceutiques Boiron et Lehning ont saisi en octobre 2019 le Conseil d’État sur le déremboursement de l’homéopathie. Leurs deux recours « portent à la fois sur les irrégularités qui ont entaché la procédure d’évaluation de cette thérapeutique par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) et sur le caractère mal fondé de ses décrets », précise le communiqué de presse commun aux deux laboratoires. La procédure doit durer entre 12 et 18 mois. Une décision est donc attendue d’ici l’automne 2020.
Enfin, l’Association de Promotion de la Médecine Homéopathique (APMH) va engager une procédure judiciaire avec l’appui de Me William Bourdon, pour défendre l’homéopathie et les droits des patients à pouvoir bénéficier de cette thérapeutique. Il s’agit d’une demande d’indemnisation auprès de différentes autorités administratives. Si ces dernières ne reconnaissent pas leur part de responsabilité dans cette décision, l’APMH agira en justice pour que le déremboursement des médicaments homéopathiques soit reconnu comme une faute de l’administration engageant sa responsabilité.
Pour en savoir plus sur les actions de l’APMH, cliquez sur le lien suivant.
Pourquoi faut-il une médecine plurielle, dans ce contexte post-coronavirus?
Le besoin d’une médecine intégrative qui remet le patient au cœur du système semble de plus en plus partagé. En effet, la pandémie du coronavirus montre les limites et les défaillances de notre système de santé qui est très coûteux mais qui ne sait pas bien prévenir et accompagner les personnes malades. Or, les soins prodigués par les professionnels de santé devraient prendre en considération toutes les dimensions de l’être humain, le considérer dans sa globalité.
C’est autour de cette vision de la santé que nous nous retrouvons ici.
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