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En quelques jours, deux études sont publiées par le Lancet et le New England Journal of Medicine, deux « revues de référence », entraînant les plus hautes instances sanitaires mondiales à se prononcer sur l’usage d’un traitement pouvant participer à lutter contre la pandémie de Covid-19. Mais moins d’un mois plus tard, ces études sont retirées car leur solidité tenait plus de la supercherie que du sérieux scientifique auquel chacun pouvait s’attendre. De la vérité absolue au mensonge douteux, comment en est-on arrivé là ?
Course à la publication, légèreté de la relecture, croyances partagées… L’épisode du « Lancet Gate » prouve qu’une partie de notre recherche est dans la main de quelques tenants de l’étude randomisée en double aveugle contre placebo. Dès lors que vous affichez cette méthode, il semble possible de publier à peu près n’importe quoi dès lors que les résultats vont dans le sens du vent. L’empressement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) puis l’emballement des autorités françaises à prendre des décisions sur la seule base de ces publications font froid dans le dos. Et c’est symptomatique du biais fondamental qui prévaut actuellement : en dehors de l’étude randomisée en double aveugle, ou de la revue d’études publiées par certains magazines scientifiques, point de salut.
En dehors de l’étude randomisée en double aveugle, ou de la revue d’études publiées par certains magazines scientifiques, point de salut.
Pourtant, cette méthode n’a jamais permis d’éviter plusieurs scandales retentissants, comme ceux concernant le Rofecoxib ou le Chlorhydrate de Benfluorex par exemple. C’est d’ailleurs pourquoi une part non négligeable de la communauté scientifique, au premier rang de laquelle une large frange des médecins, alerte depuis plusieurs années sur l’impossibilité de réduire la production de connaissances scientifiques à cette seule méthodologie. En effet, chaque personne est unique. Aucun patient n’existe en double, pas même de parfaits jumeaux, ce qui permettrait de donner à l’un le traitement et à l’autre le placebo. Le clinicien évalue dans son cabinet ou au pied du lit du patient le meilleur traitement possible pour lui, en fonction de sa connaissance du terrain, des antécédents et de l’expression symptomatique. Si l’étude randomisée en double aveugle peut présenter un intérêt, il est totalement délirant de vouloir réduire le champ de la recherche à cette seule méthodologie.
Cette situation fait étrangement penser à ce que nous avons récemment connu avec le dénigrement de l’homéopathie dont l’origine vient en grande partie d’une méta-analyse australienne, soi-disant impartiale, dans laquelle un « tri » avait conduit à ne retenir qu’une poignée d’études pour évaluer cette médecine. A nouveau, le dogme de l’étude randomisée en double aveugle contre placebo était convoqué pour excommunier toute autre forme de recherche ou d’approche. Et, ô surprise, la conclusion de cette méta-analyse était donc qu’aucune étude (comprendre « d’après ce prisme totalement partial ») ne permettait d’accréditer l’efficacité de l’homéopathie.
Le dogme de l’étude randomisée en double aveugle contre placebo était convoqué pour excommunier toute autre forme de recherche ou d’approche sur l’homéopathie.
Cette mascarade n’était que le premier acte d’une pièce en trois parties dont le second acte fut l’aveuglement de la Haute autorité de santé (HAS) qui balaya d’un revers de la main la plus vaste étude pharmaco-épidémiologique jamais réalisée ces dernières années, au profit des sacro-saintes études en double aveugle. Occultant doublement les témoignages des médecins et les réalités thérapeutiques éprouvées sur plusieurs millions de patients. Pour quel message ? Non pas que l’homéopathie ne marche pas, comme cela a été résumé partout. Mais que les résultats ne sont pas suffisants au regard de ces fameuses études. Et la course en avant médiatique n’est plus à démontrer avec une succession de fuites orchestrées à chaque étape, pour préférer l’agitation à la réflexion. Le troisième acte verra, là encore, une décision gouvernementale précipitée qui scellera le sort des médicaments homéopathiques en les déremboursant urbi et orbi.
Ce récent épisode nous montre en tout état de cause que la science requiert du recul et des débats avant de pouvoir trancher une question et ainsi établir une vérité. A bon entendeur !
L’équipe Mon Homéo Mon Choix