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« Il faut privilégier la mobilisation et la communication », Joël Siccardi, président d’AHP France

Pour le président d’AHP France, c’est bien le patient qui est au cœur du système de santé. Optimiste, Joël Siccardi met en avant l’importance de continuer à communiquer et à se mobiliser pour continuer à être entendu. Il met toutefois en garde contre le risque de pénurie de médecins généralistes homéopathes et le risque d’inégalité d’accès à l’homéopathie.

Crédit photo : Fond vecteur créé par makyzz – fr.freepik.com

 

 

L’Equipe MonHoméoMonChoix – Joël Siccardi, vous êtes le président d’Association Homéo Patients France. Pouvez-vous nous présenter les missions de cette association ?

Joël Siccardi – L’Association Homéo Patients France – AHP France – est une association de patients utilisateurs d’homéopathie. AHP France œuvre au mieux pour la défense, le soutien et la promotion de l’homéopathie comme libre choix de thérapeutique.

Elle a plusieurs missions et actions :

– la représentation des patients au niveau national : nous participons à des manifestations, des rencontres, des congrès…

– la représentation des patients au niveau européen : en tant que membre actif de l’EFHPA (European Federation of Homeopathic Patients’ Association), nous participons à l’élaboration des grandes orientations concernant la pratique de la thérapeutique homéopathique,

– l’information aux adhérents et sympathisants : via notre journal semestriel Similis, une infolettre, des emails, mais aussi notre site internet ou encore Facebook.

 

MHMC – AHP France agit également au niveau juridique.

J. S. – Oui, nous défendons aussi l’homéopathie et les patients y ayant recours, auprès des instances et organes décisionnaires : l’Assemblée Nationale, le Sénat, le Ministère des Solidarités et de la Santé, la Présidence de la République, l’Ordre des Médecins. L’Association Homéo Patients France souhaite mobiliser et fédérer plus largement patients et sympathisants afin d’être toujours plus représentative face aux enjeux présents et échéances à venir.

 

L’AHP France souhaite mobiliser et fédérer patients et sympathisants afin d’être toujours plus représentative face aux enjeux présents et échéances à venir.

 

MHMC – Qu’est-ce qui a motivé la création de AHP ?

J. S. – AHP France a été créée en 1998 par le docteur Patricia Le Roux, pédiatre homéopathe, lorsque l’ECH (European Comittee for Homeopathy, qui représente les médecins diplômés en homéopathie en Europe) a souhaité avoir un représentant de la France au sein de son sous-comité Patients. Il était apparu important d’une part de réunir les patients intéressés par la thérapeutique homéopathique et d’autre part que ces patients puissent être représentés au niveau européen.

Le docteur Patricia Le Roux, auteure de nombreux ouvrages, enseignante, a été secrétaire générale de l’ECH, secrétaire générale de la SSH (Société Savante d’Homéopathie), vice-présidente du SNMHF (Syndicat National des Médecins Homéopathes Français). Elle est décédée en 2011. La présidence d’AHP France a été assurée dès 1998 par sa mère Madame Jeanne Ricard, jusqu’en octobre 2016, date à laquelle celle-ci est devenue notre présidente d’honneur.

 

MHMC – Quels liens entretenez-vous avec les patients ?

J. S. – La communication vis-à-vis des patients est primordiale : cela passe par l’information et l’échange.

A l’intention des adhérents, nous publions un journal et une infolettre semestriels. Dès que l’actualité le nécessite, nous adressons des informations supplémentaires par mail ou par courrier postal. Nous diffusons également des informations via un site internet et une page Facebook.
Au fil du temps, des partages d’information, des témoignages de parcours de santé, des échanges sympathiques se mettent en place par mail, courrier, téléphone, entre les adhérents et le Bureau de l’association.

 

MHMC – Comment les patients peuvent-ils aider à préserver leur liberté de choix et l’accès facile aux médicaments homéopathiques ?

J. S. – Pour garantir cette liberté de choix et maintenir l’accès à des médicaments disponibles et remboursés, il faut là aussi privilégier la communication ainsi que la mobilisation.

La communication, car il est nécessaire que les patients qui sont satisfaits de la thérapeutique homéopathique le fassent savoir : leur vécu et leur expérience du parcours de soins, sont la force de leurs témoignages.
La mobilisation, car lorsqu’on parle santé, c’est bien le patient qui est au cœur du système, c’est lui qui doit s’exprimer, par son témoignage, son courrier, sa signature, …

Et AHP France souhaite porter cette voix, qu’elle soit écoutée … et enfin entendue.

 

Pour garantir cette liberté de choix et maintenir l’accès à des médicaments disponibles et remboursés, il faut là aussi privilégier la communication ainsi que la mobilisation.

 

MHMC – Comment vivez-vous la crise actuelle ? L’action d’Association Homéo Patients France est-elle perturbée par cette épidémie ?

J. S. – La crise sanitaire actuelle est anxiogène, elle se « double » d’une crise économique et sociale dont on mesure mal les conséquences négatives pour la population. Il sera en revanche intéressant de voir si on parviendra à s’organiser et à vivre autrement, suite au consensus actuel « d’un après forcément différent ». Durant cette période, les mesures de restriction ont empêché tout déplacement et toute manifestation présentielle d’acteurs de l’homéopathie. Cependant nous avons maintenu le lien avec les adhérents et les sympathisants par le partage d’informations. Et nous avons continué à échanger avec les autres acteurs de l’homéopathie sur la poursuite des actions.

 

MHMC – Pouvez-vous nous parler de cette action intitulée « le jour d’après » ?

J. S. – AHP France a participé à la concertation « Le jour d’après » lancée par « des Parlementaires de différentes sensibilités politiques, qui appellent les forces vives de notre pays et les citoyennes et citoyens à préparer, tous ensemble, le jour d’après. ». Sur le thème de « quel système de santé demain ?», nous avons apporté une contribution sur la place de l’homéopathie dans ces enjeux.

 

MHMC – Y a-t-il des obstacles qui se dressent en travers de votre chemin vers une homéopathie en France ? Si oui, lesquels ?

J. S. – L’homéopathie fait partie de l’offre de soins et est intégrée dans le système de santé : elle doit le rester. Cependant, la fin programmée du remboursement des médicaments homéopathiques, l’arrêt de l’enseignement de l’homéopathie dans certaines Universités, la suppression du droit au titre (par l’Ordre des médecins) pour les futurs médecins diplômés, sont autant de décisions propres à mettre à mal la légitimité de l’homéopathie et sa place dans l’offre de soins.

En termes d’obstacles, il s’agit notamment du risque de pénurie de médecins formés à l’homéopathie et d’un manque de visibilité pour le choix d’un médecin si le diplôme n’est pas reconnu. Il s’agit également du risque d’inégalité d’accès à l’homéopathie au plus grand nombre, alors que de récents sondages ont montré l’attachement des français à cette thérapeutique.

 

MHMC – Vous êtes membre de MonHomeoMonChoix qui a recueilli l’an dernier 1 300 000 signatures en faveur du maintien de l’homéopathie. Que retenez-vous de cette aventure collective ?

J. S. – La force de MonHoméoMonChoix est la réunion inédite de tous les acteurs de l’homéopathie -patients, professionnels de santé, enseignants, chercheurs, pharmaciens, industriels du médicament. Ensemble, nous œuvrons pour un enjeu commun : pérenniser l’accès de l’homéopathie au plus grand nombre. Evidemment, chaque institution ou association conserve par ailleurs son autonomie et sa totale liberté d’action.

 

L’homéopathie fait partie de l’offre de soins et est intégrée dans le système de santé : elle doit le rester.

 

MHMC – Avez-vous une proposition d’action forte pour continuer à défendre l’homéopathie et la complémentarité des approches thérapeutiques ?

J. S. – Nous réfléchissons à plusieurs pistes, il nous faut continuer à nous exprimer, à sensibiliser, à interpeller. Je rappelle que pour nous, patients, il n’y a pas d’opposition de médecine, ça n’a aucun sens, il y a juste l’affirmation de l’utilité des traitements homéopathiques lorsqu’ils sont prescrits par des professionnels de santé formés.

 

MHMC – Vous collaborez avec toute une communauté internationale. Qui sont vos partenaires ? Comment travaillez-vous aujourd’hui avec eux ?

J. S. – Cette collaboration, majoritairement européenne, est essentielle. Dès 2003 AHP France a été membre fondateur de l’European Federation of Homeopathic Patients’ Association (EFHPA). Cette fédération européenne regroupe les associations nationales de patients de l’homéopathie d’une quinzaine de pays d’Europe. Nous nous retrouvons une fois par an lors d’une assemblée générale et le reste de l’année nous échangeons sur l’actualité de l’homéopathie dans les différents pays ainsi que sur les orientations concernant la pratique de la médecine homéopathique au sein de la Communauté Européenne.

 

MHMC – Quelle est la dernière action en date dont vous êtes particulièrement fier aujourd’hui ?

J. S. – Je préfèrerais mettre en avant une succession d’actions réalisées par AHP France seule ou en collaboration qui se sont enchaînées et qui nous semblent liées par une unité et une cohérence.

Qu’il s’agisse par exemple de la contribution auprès de la HAS, de la participation au Livre Blanc et à sa Table ronde, de l’implication dans la campagne « Homéoendanger » (courriers de patients aux députés, sénateurs, ministre), et dans la mobilisation « MonHoméoMonChoix », ou de la participation au Colloque à l’Assemblée Nationale… Ce fut à chaque fois l’occasion de porter la voix des patients ou de leur permettre d’exprimer par eux-mêmes leurs témoignages positifs et leurs attentes fortes.

Même si à ce jour, ces attentes ne sont toujours pas satisfaites, je garde l’espoir que demain il en soit autrement, dans l’intérêt du patient.