Le Salon International de l’Agriculture ouvre ses portes à Paris du 26 février au 6 Mars 2022. Il s’agit de l’événement agricole de référence en France mais aussi dans le monde. C’est un moment privilégié pour les visiteurs pour en apprendre plus sur les métiers très variés de l’agriculture.
Pour les lecteurs de MonHoméoMonChoix, nous avons voulu à cette occasion nous pencher sur le rôle que peut avoir l’homéopathie dans la santé des animaux d’élevage.
Nous avons rencontré Benjamin Desbois. Il a 35 ans, il est éleveur de vaches laitières à Guérande en Loire-Atlantique, et depuis qu’il a repris l’exploitation familiale, il soigne ses vaches à l’homéopathie.
Vous êtes éleveur de vaches laitières de père en fils depuis 4 générations. Pourquoi avoir décidé de soigner vos vaches à l’homéopathie ?
J’ai très vite su que le bio était l’avenir. Nous avions déjà entamé le processus lors de la transition avec mon père : les sols étaient propres, il ne manquait plus qu’à retirer les antibiotiques que l’on donnait à nos vaches.
Avant de reprendre l’entreprise familiale en 2010, j’ai travaillé pendant 2 ans dans une exploitation qui ne soignait qu’à l’aide de granules homéopathiques. J’ai donc posé toutes les questions possibles à mon ancien patron. J’ai fait plusieurs formations et j’ai décidé de me lancer.
Cela a été facile de faire cette bascule ?
![]() |
Au début, je pensais pouvoir le faire tout seul, mais très vite j’ai compris qu’il fallait être deux ! Le but est de faire un descriptif très précis de chaque vache afin de trouver le traitement homéopathique le plus adapté à elle, et évidemment chaque vache est unique. Le problème c’est que seul, on n’arrive pas à être totalement complet. Du coup j’écris sur un papier tout ce que je sais de ma centaine de vaches, mon collègue fait pareil dans son coin, on compare nos descriptifs, on établit le profil et on cherche les granules qui correspondent. Dès qu’on a besoin d’aide on appelle notre vétérinaire. Le plus long c’est cette recherche pour tomber pile dans le mille, mais en même temps c’est intéressant et dès qu’on a trouvé, ce travail n’est plus à refaire. Au début on gardait tout sur nos petits papiers, mais maintenant on a un fichier informatique qu’on peut consulter d’année en année et on sait que pour telle maladie, telle vache va avoir besoin de tels traitements homéopathiques. C’est très simple. |
Cela fonctionne sur quelles maladies ?
Les maux de la vache sont souvent les mêmes. Il y a la mammite, qui est une infection des mamelles et qui entraine une dégradation du lait. Il y a de la « bobologie » avec des coups de cornes ou des épines qui entrent dans la peau. On a aussi des abcès, des infections des yeux et puis tout ce qui est en rapport avec le vêlage. Pour tous ces maux, je donne de l’homéopathie et cela fonctionne très très bien. Pourtant je n’étais pas spécialement patient d’homéopathie pour moi avant et pas forcément convaincu. Je me rappelle même qu’au début certains collègues me disaient que j’allais donner du sucre à mes bêtes ! Aujourd’hui clairement je peux vous dire que les effets sont impressionnants. Qu’on ne vienne pas me parler de placebo quand je ne dis même pas à ma vache que je lui donne quelque chose pour la soigner !
Est-ce que vous avez noté une amélioration de l’état de santé vos vaches ?
Oui très clairement.
Avec l’homéopathie on peut soigner les problèmes de fond. Donc il y a très peu de récidive.
Alors qu’avant, une vache pouvait enchainer plusieurs mammites à quelques semaines d’intervalle. Là, les traitements sont individualisés, il n’y a pas d’effet secondaire et cela soigne sur le long terme. Mes vaches se portent très bien !
Quels sont les avantages et les inconvénients de ces soins homéopathiques ?
L’administration simple, rapide et à tout moment de la journée, c’est un énorme avantage. Je place quelques granules dans une pipette et je les mets directement dans la vulve. J’ai tenté dans la bouche, mais mes vaches jouaient trop avec ! C’est vraiment un gros plus, car les antibiotiques s’injectent via les mamelles pendant la traite, c’est un moment qui peut être stressant pour la vache et l’éleveur, alors autant s’éviter ce stress supplémentaire pour tout le monde.
Un autre avantage c’est qu’avec ces descriptifs obligatoires de nos bêtes et bien on les connait encore mieux. Ça nous rapproche un peu plus de nos vaches, qu’on finit par connaitre par cœur !
En termes de coût l’homéopathie n’est pas du tout plus chère, voire l’inverse. Le seul inconvénient c’est qu’il me faut un rangement spécifique à la ferme. Je fais environ deux grosses commandes par an à la pharmacie, imaginez-vous le nombre de tubes qu’il faut pour une centaine de vaches ! C’est parfois un peu le bazar et difficile de s’y retrouver, mais on y arrive.
Honnêtement cela fait 10 ans maintenant que je suis passé à l’homéopathie et je ne me verrais jamais faire le chemin en arrière.